En juillet 2017, la DARES a publié une étude comparant l’exposition aux risques professionnels des salariés des TPE-PME (1 à 49 salariés) à celle des salariés d’établissements plus grands.
Les salariés de TPE-PME sont-ils plus exposés aux risques professionnels ?
La DARES, à travers les résultats de l’enquête SUMER 2010, a souhaité étudier l’incidence de la taille de l’entreprise sur l’exposition des salariés aux risques professionnels.
Les risques physiques : une exposition supérieure aux vibrations, risque routier et risque cancérogène en TPE-PME
Les salariés des TPE-PME sont plus exposés aux vibrations transmises par des machines et outils vibrants (18% en TPE, 12% pour toute la population, 7% pour les entreprises de plus de 500 personnes).
Ils sont également davantage exposés au risque routier : 20% des salariés de TPE et 23% en PME conduisent plus de 2 heures par jour sur la voie publique contre 12% dans les établissements de 200 salariés et plus.
L’exposition des salariés des TPE aux agents cancérogènes est plus importante que pour les autres catégories et est aggravée par la fréquence moindre de mise à disposition de moyens de protection collectifs ou individuels. En effet, selon la DARES, parmi les salariés exposés à ces produits, 34 % de ceux des TPE n’ont ni protection individuelle, ni protection collective, contre 24 % dans les établissements de 200 salariés et plus.
Une exposition moindre aux risques psychosociaux et organisationnels en TPE-PME: le résultat d’un travail moins intense, de marges de manœuvre plus importantes, d’un meilleur soutien social.
Les salariés des petits établissements sont nettement moins soumis aux horaires de travail atypiques (équipes alternantes et travail de nuit). Ils doivent cependant plus souvent faire face à une importante coupure dans la journée et sont moins nombreux à disposer de 48 heures consécutives de repos.
Les contraintes de rythme de travail, sont moins fortes dans les TPE-PME que dans les établissements de taille plus importante. Les salariés des TPE sont moins soumis à:
- des « rythmes imposés par des normes ou délais inférieurs à une heure » (14 % pour les TPE contre 20 % pour l’ensemble),
- un « rythme dépendant de collègues » (18 % contre 27 %),
- un « contrôle informatique de l’activité́ » (20 % contre 29 %)
- un « contrôle permanent de la hiérarchie » (20 % contre 26 %).
- la nécessité de se dépêcher dans leur travail (33 % contre 37 %)
Les salariés des TPE-PME disposent d’une plus grande marge de manœuvre dans la réalisation de leur travail. Ils peuvent notamment agir sur les délais et l’ordre de réalisation de leurs tâches mas ils peuvent aussi régler eux-mêmes des incidents qui se présentent à eux. Les 2/3 des salariés de TPE – PME déclarent avoir suffisamment de latitude décisionnelle dans leur travail contre la moitié des salariés des établissement de 50 à 500 personnes.
Selon l’étude publiée par la DARES, 13% des salariés de TPE se trouvent en situation de « job strain » (tension au travail : la combinaison d’une demande psychologique élevée et d’une faible latitude décisionnelle) contre 21 % pour les établissements de plus de 500 salariés.
Les salariés des TPE –PME bénéficient d’un meilleur soutien social, d’une meilleure reconnaissance de leur travail par les usagers ou les clients et sont moins exposés à des conflits éthiques dans l’exercice de leur métier.
Pour en savoir plus : http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2017-049.pdf